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Histoire

 

Les aventures de Candide, jeune bâtard amoureux de Cunégonde, la fille du baron qui l'a élevé.

Le jour où cet amour est découvert, Candide est chassé du château. Ses errances l'entraînent autour du monde et ses déconvenues ne font que croître. Il tente de garder un optimisme inaltérable, son maître de philosophie lui ayant enseigné qu'il vivait dans le meilleur des mondes possibles...

 

“Entre opéra et comédie musicale de Broadway, cette version atypique de Candide, chante et nous enchante !”

 

 

Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles...

Textes : Candide de Voltaire (textes en français)

Musique : Candide de Leonard Bernstein (chants en anglais)

 

Mise en scène et adaptation : Karine Laleu

Direction musicale : A. Cravero (version orchestrale)

Chef de chant – pianiste : Bertille Monsellier

Création costumes : Frédéric Morel

Création lumières : Didier Glibert

Création maquillages et coiffures : Analia Perego

Production : Cie Art Om

 

Avec :

Ludovic Coquin – Voltaire & co...

Virgile Frannais - Le baron / Pangloss / Martin

Marie Kalinine - La baronne / Old lady

Julia Knecht - Cunégonde

Hugo Tranchant - Candide

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Résidence
12 Juillet-7 Août
Teaser - Candide Opéra

Teaser - Candide Opéra

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Note d'intention

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Un opéra de poche...

Candide ou l'ovni musical.

Opéra, comédie musicale, opérette, Candide de Leonard Bernstein est délicat à classer. Toujours il s'échappe.

Créée en 1956 à partir du conte philosophique de Voltaire, l'oeuvre n'a cessé dêtre remaniée, coupée, rallongée...

Le tout par une succession de librettistes et de compositeurs, dont Bernstein, lui-même.

Pour cette adaptation en opéra de poche, j'ai souhaité prendre comme référence la version de 1999, dite “RNT”, soit la plus complète et la plus proche, à ses dires, de la volonté de L. Bernstein.

La construction finale, en deux actes, respectant la trame et la forme du conte (structure en chapitres et Voltaire narrateur), est composée des chants de l'opéra en anglais et d'un texte en français, adaptation du texte original de Voltaire et de celui du livret de référence de John Caird.

Alexandra Cravero, cheffe d'orchestre, a proposé une réduction de l'oeuvre pour quatre solistes et un comédien, en version piano et en version orchestrale réduite à 10 musiciens.

 

Qui dit conte, dit conteur...

Dans l'oeuvre littéraire originale bien entendu, et dans certaines versions de l'opéra de L. Bernstein, Voltaire est le narrateur de l'histoire.

En travaillant sur la minutieuse biographie de Voltaire écrite par Jean Orieux, j'ai découvert un homme passionné de théâtre. Il lisait lui-même ses pièces en “avant-première” dans des salons privés et, lorsque l'une d'elles était jouée, il lui arrivait, pendant la représentation, de bondir sur le plateau, d'écarter un comédien qu'il estimait peu convaincant, et de jouer à sa place. Un peu déplacé, souvent emphatique et un tantinet cabotin, mais d'une énergie folle qui l'amenait à incarner tous les personnages avec la même fièvre.

L'anecdote est si réjouissante, que j'ai souhaité m'en inspirer. Un comédien interprète donc Voltaire conteur, délaissant progressivement son livre pour incarner, avec une fougue croissante, divers personnages qu'il a créés.

Les cinq solistes interprètent eux-aussi plusieurs personnages de l'oeuvre.

Le chanteur jouant Pangloss, professeur de philosophie “optimiste”, joue également le rôle de Martin, son pendant pessimiste... Deux versants d'un même roc : le mentor de Candide, la voix de sa foi.

Un conte classique aux résonances actuelles...

Naïf, Candide ?

Voici la base du conte initiatique : une jeunesse “innocente” voyage autour du monde

à la recherche du bonheur, se confronte à diverses épreuves et en ressort changée, grandie, assagie...

Voltaire a choisi la forme du conte de notre enfance pour faire une satyre de son époque. Il assassine

religion, despotisme, militarisme, condition de la femme, philosophie (particulièrement l'optimisme de Leibniz)...,

sous couvert d'un joli conte pas vraiment pour enfants.

A travers les yeux de Candide, la société éclate dans ses contradictions et son absurdité.

Mais ce constat... est-il actuel ?

Action culturelle

Nous proposons à un groupe d'amateurs de chaque lieu où nous sommes programmés, de travailler vocalement et scéniquement une partie de l'opéra, (choeur a cappella), afin de les initier au chant et au travail scénique, de leur faire découvrir l'opéra de l'intérieur et de les amener à partager la scène avec des professionnels en représentation.

La compagnie Art Om̐ a pour vocation d'amener l'opéra au public : en le programmant dans des lieux qui n'en ont pas l'habitude, en allant vers un public de “non initiés”, enfin, avec ce projet, en proposant à un groupe d'amateurs de participer à notre spectacle.

En savoir plus : télécharger le dossier de présentation ci-dessous

Crédit photos : Aline Groley

 

C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe !” clame l'esclave aux membres tranchés lorsque Candide arrive en Eldorado...

Une image qui nous évoque le colonialisme, le commerce triangulaire, réalité d'un autre temps, dénoncée par les Lumières et qui verra son abolition officielle en 1848. Et pourtant... Comment ne pas penser à la traite de migrants récemment dévoilée,

à l'esclavagisme du textile en Ouzbekistan et à toute forme d'esclavagisme moderne à des fins économiques, bien plus étendu que nous n'osons le penser et dont nous nous rendons complices chaque jour dans nos choix de consommation...

Et comment ne pas en trembler ?

Hauts les coeurs ! Puisque nous sommes dans le meilleur des mondes.

Un monde de fête où “le grand inquisiteur organise un bel autodafé. Car il a été décidé par l'université de Coïmbre que le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler.” Candide sera fouetté, Pangloss pendu. Ici, la croyance des uns, érigée en Loi, organise, prône et justifie la torture et le massacre des autres,

au nom de Dieu.

Est-ce actuel ?...

Un monde où le jeune Candide, perdu et désespéré, est séduit puis enrôlé pour faire la guerre et se sacrifier en terre inconnue au nom d'une cause étrangère aux racines obscures.

Est-ce actuel ?...

Quant aux femmes du conte...

Cunégonde, belle enfant, est violée par les soldats Bulgares; puis elle trouve “refuge” à Paris, entretenue par un riche marchand et le grand inquisiteur; une fois à Buenos Aires, elle est “choisie” par le gouverneur et devient sa maîtresse; enfin, flétrie, elle travaille comme entraineuse des clients d'un casino de bas-étage.

La vieille, ancienne princesse à la beauté sauvage, est enlevée par des pirates, vendue dans un harem, puis échappe à la mort en se mutilant pour donner sa fesse à des hommes dévastés par la famine, qui la considéraient comme leur proie; elle vieillit, de corps en corps, et devient mère maquerelle dans ce même casino.

Dans ce monde, la femme est un bien que l'homme de pouvoir s'approprie et monnaie.

Sa liberté dépend de sa beauté (selon les critères normatifs de ce même homme de pouvoir) et de sa capacité à assurer sa survie en en faisant commerce. Tant que son vagin est convoité, elle a une place dans la société et survit. Lorsque cette beauté se fane, elle meurt...

A moins de continuer le cycle en gérant le commerce de beautés plus fraîches.

Un monde où sexisme et pouvoir conditionnent la liberté d'une femme... Est-ce actuel ?

 

Un voyage rafraichissant donc, une quête éperdue d'un idéal de bonheur auquel les personnages s'accrochent désespérément comme au mât de leur navire. Et quand le bateau coule ou que la planète brûle, on garde le sourire puisque tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

 

Un univers cartoonesque....

On rit même. Et fort. Le ton est drôle, acide, un humour grinçant qui décale l'atrocité et nous plonge dans l'absurde.

Les personnages sont très marqués, voire caricaturaux, comme dans nos contes traditionnels; ils vivent des horreurs, sont assassinés et ressuscitent comme par magie.

Cette forme m'évoque celle des cartoons. Tom et Jerry, Bip bip et le coyote se massacrent à coups de carabine ou de marteaux, sont mille fois coupés en rondelle, mais reprennent forme et continuent incessamment leur danse infernale.

Ainsi, Cunégonde est violée et éventrée mais “on ne meurt pas toujours de ces deux accidents”; Pangloss se nécrose à cause de la syphilis, est pendu, mais réapparait aussi optimiste que jamais; Maximilien est égorgé et transpercé d'une épée mais on le retrouve ramant dans une galère...

J'ai imaginé un univers très dessiné, une sorte de manga BAROQUE POP TRASH.

Le jeu est burlesque (émotions exacerbées, arrêts de masques, courses poursuite, retours public,...);

les scènes sont ponctuées de danses, parodies des chorégraphies de comédies musicales américaines;

les maquillages, poussés à l'extrème, amènent une dimension clownesque;

les perruques colorées aux coupes design, évoquent le style cosplay des jeunes japonais du quartier de Harajuku;

L'ensemble oscille entre le théâtre de tréteaux et les jeux d'enfants, ceux où l'on plonge dans la malle aux costumes et où, armés d'une fourchette et du foulard de grand-mère, on devient l'invincible pirate à la conquête des mers où l'impératrice respectée, maître en arts martiaux...

Certains changements de costumes se font à vue pour nourrir cette distanciation du conte et toujours rappeler au public que l'on “joue à”.

Voilà la ronde des masques, sabres de pacotille, fausses dents et fausses moustaches !

Il s'agit d'un voyage, un voyage vers l'enfance.

Alors embarquons ensemble...

“Il était une fois, dans le château de M. Le Baron de Thunder Ten Tronckh, un jeune garçon qui se nommait Candide...”

Karine Laleu

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In the mood for Voltaire - Crédit : V. Frannais

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